L’objectif du projet était de rendre au bâtiment sa destination première d’hôtel particulier et d’en faire une résidence familiale, ainsi qu’un lieu de réception et d’accueil amical. L’ambition était donc de restaurer et de redonner son lustre au bâtiment, en réadaptant ses espaces à un usage d’habitation dotée des éléments de confort actuels.
Bâti en 1769-1770 par Madame de Gourgues et sur l’inspiration de plans de Ledoux, l’hôtel fut loué de 1773 à 17794 à la Princesse Kinski qui, par les modifications apportées au site lui a laissé son nom. C’est un hôtel particulier entre cour et jardin ayant fait l’objet de profonds remaniements au XVIII°, XIX° et XX° siècles. Bâtiment et parcelle inscrits ISMH, en raison de décors.
L’enjeu de ce projet a donc été de concilier à la fois la modernité des aménagements neufs et le confort d’équipements techniques modernes tout en préservant et valorisant le caractère patrimonial de l’ensemble.
Un important travail de recherches historiques associé à de nombreux sondages ont permis d’entreprendre, sous le contrôle de la DRAC et du SDAP, de nombreuses restaurations, qu’il s’agisse des façades (gypserie, bas-reliefs, menuiseries extérieures et portes cochères), des éléments constructifs anciens (planchers bois, structure Eiffel, cour pavée, caves voutées), ou des décors intérieurs (lambris XVIII° et XX° peints, laqués ou dorés, vitraux du XVI°s., serrurerie et cristallerie Art Déco, plafond peint XVII°, ….). Le parc paysager de 2 400 m2 avec grotte artificielle et fontaine ont également été repensés, après recherches historiques, en une interprétation contemporaine du jardin à l’anglaise en vogue à la fin du XVIII° siècle. Un diagnostic phytosanitaire détaillé a permis de limiter l’abattage d’arbres aux sujets malades ou dangereux et de s’appuyer sur les sujets conservés pour le projet de jardin.
Parallèlement, la recherche de solutions techniques innovantes et visant à limiter leur impact a permis d’inscrire le bâtiment dans le XXI° siècle selon une démarche respectueuse de l’environnement, du bâti et des décors : menuiseries extérieures restaurées avec de verres étirés isolants, production de chaleur par CPCU, production d’eau glacée par forages, récupération des eaux de pluie pour l’arrosage du jardin et l’alimentation de la fontaine, plafonds staff réfrigérants, dispositifs de chauffage et ventilation par le sol, domotique visant à limiter les nombres et dimensions des commandes électriques,…
Enfin, un travail minutieux d’analyse volumétrique a permis d’agréger aux espaces existants de nouveaux volumes sans dénaturer le site et en restant cohérent avec l’état du bâtiment à la fin du XIX°. Ainsi, une pièce de vie a été créée sur jardin en symétrie de l’aile droite du bâtiment ; les édicules des nouveaux ascenseurs ont été intégrés aux toitures existantes et les extensions sous-terraines ont été pensées « flottantes » et dissociées de l’existant afin de limiter les éventuels désordres anticipés en cas de crue de la Seine.